Ses œuvres
Seconde édition d’un recueil (paru déjà aux Editions Acoria en 2001) de douze nouvelles, La Gazelle nous promène en Europe, aux Etats-Unis et au Togo (à Ti-Brava pour être plus précis, mais qui, comme on le sait, est le nom qu’Alem donne à son pays dans sa fiction). La première nouvelle éponyme, donnant un peu le ton qui va persister tout long du texte, raconte l’histoire de Marie-Galante, ex-institutrice à l’Ecole de la Poudrière (il existe à Lomé une école de ce nom) aujourd’hui prostituée… qui se fait tuer devant l’amant cinéaste. Comment représenter cette histoire tragique dans un film? …. la suite ici
Resumé
Bref Aperçu
«Pour l’heure, en tout cas, la messe est dite, je suis bel et bien dans une épaisse merde de caméléon, n’y voyez aucun jeu de mots, même si ladite matière a les couleurs et les odeurs de l’Amérique de Lincoln, d’Oprah Winfrey, et de Bill, mon copain bouquiniste sur la Broadway Avenue, Chicago. Lequel Bill, certainement dans l’intention de m’édifier, m’avait offert, le premier jour de notre rencontre, Dans la dèche à Paris et à Londres de George Orwell, et briefé sur les stratagèmes de quelques illustres prédécesseurs dans le dur métier de vivre et d’écrire. Je suis dans une merde que je ne saurais qualifier autrement que de nègre, j’y suis, les pieds à plat et les yeux grands ouverts. Il me faut m’en sortir, à tout prix !» Les femmes, la vie, les surprises des voyages… Le fil conducteur qui relie les nouvelles de Kangni Alem a pour texture la nostalgie, servie par une langue en liberté totale et une conscience politique toujours à l’affût.
Bref aperçu
1818, Royaume du Danhomé. Un jeune maître des rituels sert avec dévotion son roi et les dieux. Mais son art est impuissant face à la cupidité des hommes. Il ne peut rien contre le maudit esclavagiste portugais Francisco de Souza qui, en dépit des traités d’abolition, se livre à l’honteux commerce. Il n’est pas le seul : sur la triste côte, du territoire des Fanti à celui des Yoruba de Badagri, 14 forts hollandais, 7 forts anglais pratiquent le commerce des esclaves et celui de l’or, de l’ivoire et de la cire. Un homme, le roi du Danhomé, ose seul s’élever contre la vente de son peuple et la transformation de ses sujets en esclaves ou en gredins capables de razzier hommes et femmes contre des colifichets et une sécurité précaire. Il n’est guère écouté et lorsque son combat menace le commerce, il est empoisonné et destitué. Le maître des rituels qui a participé au complot bien malgré lui, est vendu, séparé de sa famille et déporté au Brésil. A Recife, il est acheté par le Senor Do Nascimento et baptisé Miguel. Il connaît alors la vie d’un esclave ordinaire, travaillant dans les champs de cane. Mais il rencontre un vieil homme, Sule, esclave demi-affranchi, lettré musulman, qui l’aide à supporter son sort et le prépare à la lutte. Deux ans plus tard, il est vendu au seigneur Pereira à Bahia comme esclave d’habitation. Il se lie d’amitié avec Felix Santana, un mulâtre libre, au destin peu commun, chef de la grande révolte des Malês, l’un des plus importants soulèvements d’esclaves qui secoue Bahia en 1835. Miguel est arrêté comme 700 de ses compagnons d’armes et déporté en Afrique. Le 14 avril 1836, il retrouve la terre de ses pères.
A partir de faits réels et au travers de personnages fascinants, Kangni Alem nous conte avec passion cette histoire bouleversante.
Bref aperçu
Deux étudiants, Amouro et Amel Kanye, sont en prison pour avoir distribué des tracts réclamant pour les étudiants « une meilleure répartition des bourses. Sans tenir compte de [leur] ethnie. L’amélioration des conditions de transport et de restauration. La création d’emplois, la liberté d’expression, la libération des étudiants enfermés dans les prisons de l’Empire. » (14) Le tête-à-tête entre les deux jeunes gens (interrompu par l’intervention du gardien de prison, de l’Aumônier, Lucette, la petite amie d’Amouro) offre à Alem l’occasion de réfléchir sur les chances de l’idéal révolutionnaire face à une réalité existentielle : comment rêver de changer positivement le pays lorsque de tous les côtés surgissent surtout tentations matérielles et affectives ?
Résumé
Perdant à nouveau le nord, voici qu’on retrouve Héloïse, la jeune Parisienne métisse, l’une des deux antihéroïnes du baroque Cola cola jazz. Elle repart à TiBrava, pays fatal s’il en est, pour une mission délirante : disséminer au bord de l’Afrique paternelle les cendres de la mère qui a enfin réussi son suicide. Charlatans, canailles, sac d’embrouilles. Héloïse découvre avec stupeur les faces cachées et les métamorphoses de ceux qu’elle a croisés lors de son premier voyage : le père girouette et le sulfureux Sosthène. Nouvelle initiation et mascarade brutale pour la candide oie brune voletant entre deux mondes. Polar psy ? Roman à l’eau de gombo ? Allégorie bouffonne teintée d’insoutenable ? L’auteur, vorace, brouille joyeusement les genres.
Résume cola cola jazz
De son père, Héloïse, jeune métisse qui n’a jamais quitté sa banlieue, ne sait rien, à part les petits bouts de légende trafiqués par sa mère. Invitée à Ti-Brava par ce géniteur désinvolte, Héloïse est accueillie par sa demi-sœur africaine Parisette. Face à l’absence du père, c’est elle qui l’initiera, à Ti-Brava, petit pays ouest-africain voilé par l’ombre jurassique du dictateur Yamatoké. Héloïse et Parisette, la Française et la Ti-Bravienne… Deux moitiés de noix de cola, s’ajustant avec délices. Deux ingénues dans la tourmente rêvée par un Sade tropical, qui aurait forcé sur le jazz, la BD et l’alcool de palme.
En général sur l’auteur
Œuvres
Romans
- Esclaves, Paris, Éditions JC Lattes, 2009, 250 p. (ISBN 9782709633246)
- Un rêve d’Albatros, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Continent noir », 2006, 125 p. (ISBN 978-2070781379)
- Canailles et charlatans, Paris, Éditions Dapper, coll. « Littérature », 2005, 166 p. (ISBN 978-2915258127)
- Cola Cola Jazz, Paris, Éditions Dapper, coll. « Littérature », 2002, 208 p. (ISBN 978-2906067820).
Grand prix littéraire d’Afrique noire (2003)
Essais
- Rachid Boudjedra, la passion de l’intertexte (2001)
Pièces de théâtre
- Théâtre vol. 1, Bertoua, Cameroun, Ndze, coll. « Théâtres », 2009, 106 p. (ISBN 2-911464-44-7).
Opus comprenant 3 pièces: Apprentissage de la mémoire, Nuit de cristal, La saga des rois
Prix Tchicaya U’Tamsi du 17e Concours Théâtral Interafricain – RFI – 1990
- Atterrissage, Bertoua, Cameroun, Ndze, coll. « Théâtres », 2002, 64 p. (ISBN 978-2911464133)
Nouvelles
- La gazelle s’agenouille pour pleurer, Châtenay-Malabry, France, Acoria éditions, 2001, 173 p. (ISBN 978-2912525260)
- Un rêve d’Albatros, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Continent noir », 2006, 125 p. (ISBN 978-2070781379)
- Sayouba Traoré, Kangni Alem, Abdourahman-A Waberi, Eugène Ebodé, Collectif, Dernières nouvelles de la Françafrique, La Roque d’Anthéron, France, Éditions Vents d’ailleurs, 2003, 224 p. (ISBN 978-2911412257)
- Collectif, Le Camp des Innocents, Carnières, Belgique, Éditions Lansman, 2006 (ISBN 978-2872825172).
3e Prix du Prix Littéraire Williams Sassine 2005 de l’association belge CEC (Coopération par l’éducation et la culture) pour sa nouvelle Une histoire américaine
Photographie
- Bernard Brisé, Kangni Alem, Tombés des mains du soleil, Paris, L’Harmattan, coll. « Afriphoto », 2003, 55 p. (ISBN 978-2747530385)